François Hollande a annoncé jeudi soir le lancement d'une négociation syndicats-patronat concernant le financement des retraites. Les libéraux et le patronat balisnt déjà le terrain pour repousser à "au moins 63 ans" l'âge légal de départ.
Echec de Sarkozy
L’inquiétude reste de mise pour l’avenir des retraites. Le financement du système n’est, en l’état, pas assuré, une situation propice à tous les mauvais coups. Selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) publié en décembre, le déficit des régimes atteindrait 19?milliards d’euros en 2017. La preuve, si besoin était, que, contrairement aux discours de Nicolas Sarkozy et son équipe, promettant un déficit zéro en 2018, la réforme de 2010 avec son cortège de mesures régressives, en particulier le recul de l’âge de départ à soixante-deux ans, ne réglera pas le problème.
Cela n’empêche pas les libéraux de poursuivre sur leur lancée et de préconiser de nouveaux reculs sociaux, telle la présidente du Medef. Laurence Parisot réclame un report de l’âge légal à «?au moins soixante-trois ans?». Mardi prochain, 22?janvier, le COR présentera un nouveau rapport au gouvernement. Celui-ci, dans le cadre de la «?feuille de route?» sortie de la «?grande conférence sociale?» de juillet dernier, a prévu en effet d’ouvrir au printemps une concertation pouvant déboucher sur une nouvelle réforme.
Retraites complémentaires dans le viseur
À sa manière, le patronat tente de baliser le terrain dans le cadre des négociations sur les régimes complémentaires Agirc et Arrco engagées fin 2012, qui doivent reprendre le 15 ?janvier. Invoquant le déficit de ces régimes et l’arrivée à épuisement de leurs réserves plus rapide que prévu, le Medef réclame, pour toute «?solution?», une baisse du pouvoir d’achat des pensions en supprimant leur indexation sur l’inflation. Et refuse mordicus toute hausse des cotisations. Un avant-goût de la bataille à mener pour obtenir une juste réforme du financement mettant à contribution, entre autres, les revenus financiers.
A lire aussi:
5 chantiers où le changement se joue en 2013
Hollande fixe les nouvelles échéances sociales aux syndicats et patronat